DES ETOILES ET DES SERVITEURS

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Ma carrière de journaliste m’a souvent donné l’occasion d’interviewer des « stars », dont des joueurs de football américain, des acteurs, des chanteurs, des auteurs à succès, des hommes politiques et des célébrités de la télé. Ce sont ces gens-là qui sont très présents dans les médias. Nous nous comportons servilement en leur présence, nous analysons leurs moindres gestes et nous nous intéressons aux moindres détails de leur vie : quels vêtements ils portent, ce qu’ils mangent, quel programme d’aérobic ils suivent, quelles personnes ils aiment, quel dentifrice ils utilisent. Et pourtant, mon expérience limitée me permet d’affirmer que j’ai pu vérifier le bien-fondé du principe de Paul Johnson, à savoir que nos « idoles » sont parmi les personnes les plus malheureuses qu’il m’ait été donné de rencontrer !! La plupart d’entre eux ont des problèmes maritaux ou des mariages brisés. Ils suivent pratiquement tous une psychothérapie à vie. Le comble de l’ironie, c’est que ces héros plus grands que nature sont des êtres tourmentés qui doutent d’eux-mêmes.

J’ai aussi eu l’occasion de faire la connaissance de personnes que j’appellerais des « serviteurs ». Des docteurs et des infirmières qui travaillent auprès des laissés-pour-compte et des exclus d’entre les exclus, les lépreux de l’Inde rurale. Un diplômé de Princeton qui gère un hôtel pour les sans-abri à Chicago. Des travailleurs de la santé qui ont quitté un emploi très lucratif pour aller servir leurs semblables dans un coin perdu du Mississippi. Des bénévoles humanitaires qui œuvrent en Somalie, au Soudan, en Éthiopie, au Bangladesh, et dans d’autres hauts lieux de la souffrance humaine. Des médecins dont j’ai fait la connaissance en Arizona et qui ont maintenant essaimé dans les jungles d’Amérique du Sud où ils traduisent la Bible dans des langues obscures. J’étais prêt à les admirer et à rendre hommage à ces serviteurs de l’humanité, à les honorer pour leur magnifique exemple. Je n’imaginais pas que je pourrais les envier.

Maintenant, quand je réfléchis et que je compare ces deux groupes de personnes, les stars et les serviteurs, il est clair que les serviteurs sont ceux qui sont dignes d’honneur et que ce sont eux, les privilégiés. Il ne fait pas l’ombre d’un doute que je préférerais de loin être en compagnie des serviteurs plutôt que des stars: ils possèdent une profondeur d’esprit, une richesse de caractère, et ils ont même une joie que je n’ai rencontrées nulle part ailleurs. Les serviteurs travaillent de longues heures pour un salaire modeste ; personne ne les applaudit, ils « gaspillent » leurs talents et leurs dons auprès des pauvres et des incultes. Et pourtant, en perdant ainsi leur vie, ils lui donnent tout son sens. Les pauvres en esprit et les humbles sont bénis, j’en suis maintenant persuadé. Le royaume des cieux leur appartient, et ce sont eux qui hériteront de la terre. —Philip Yancey

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Ô Dieu, Tu ne dédaignes pas un cœur brisé et contrit. —Psaume 51:17



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De quelque côté que nous nous tournions, les gens sont occupés à essayer de bâtir leur « royaume » personnel de pouvoir et d’influence. Ils s’échinent et font des sacrifices pour se faire un nom. Pressés de prouver leur indépendance, ces hommes et ces femmes s’acharnent, jusqu’à l’épuisement, à courir après l’autonomie complète et le succès dans ce monde. …

Dieu nous offre beaucoup plus que l’illusion du succès – Il nous offre Son royaume, à Ses conditions. Nous devons venir à Lui, humbles et vulnérables, sachant que nous ne pouvons pas gagner Son royaume par nous-mêmes; nous ne l’obtiendrons qu’à la condition d’accepter l’amour du Christ et Son sacrifice en notre faveur. Nous venons tels des mendiants, et Il nous donne une place d’honneur dans Son royaume, en notre qualité d’enfants de Dieu adoptés.

… Il nous faut d’abord devenir des mendiants, pour pouvoir faire l’expérience des richesses de la grâce de Dieu.